Louis-Paul Savoie entre simplicité et authenticité “édition péninsule”
Ce n’est pas l’âge qui arrêtera Louis-Paul Savoie. À 68 ans, cet artiste et ex-militaire vient de se voir décerner une ceinture noire 6e dan en Goshin-Do Aiki Jitsu. Et il n’est pas prêt à se reposer !
En effet, pour Louis-Paul Savoie, cette reconnaissance n’est que la plus récente étape de son parcours qu’il mène depuis 1961. À cette époque, le jeune homme originaire du village Sainte-Marie-Saint-Raphael pratiquait le judo, domaine dans lequel il a obtenu sa ceinture bleue. Par la suite, il a déménagé et a commencé à faire du karaté où il a obtenu sa ceinture noire, 3e degré. Il a aussi, en parallèle, commencé le Goshin-Do Aiki Jitsu. Maintenant instructeur de cette pratique dans son village d’origine, il veut transmettre ses connaissances à ceux qui ont envie de s’y lancer en offrant des cours abordables pour tous.
Louis-Paul Savoie avec sa nouvelle ceinture noire.
Malgré l’apparence violente du Jiu Jitsu, il dénonce l’aspect théâtral qu’est devenu l’enseignement des arts martiaux.
«Le judo, j’ai décroché au moment ou l’instructeur m’a dit qu’il fallait blesser l’adversaire pour gagner, c’est contre ma façon de voir les choses. La violence, j’en ai assez vu, je n’en ai plus besoin. Moi j’apprends aux autres comment se battre pour ne pas avoir à se battre. Lorsqu’on en est capable, ça n’intéresse plus parce que cela devient trop facile. Le jiu-jitsu que j’enseigne est un art martial qui n’a rien à voir avec le sport. C’est un entraînement familial où la seule compétition est avec soi-même», affirme M. Savoie qui a oeuvré en tant que Casque bleu pendant les années 1970 en Égypte, en Israël et au Liban.
En dépit de sa déception de la manière dont les arts martiaux sont pratiqués de nos jours, M. Savoie reconnaît le besoin de rester actuel.
«On ne peut pas vivre comme les samouraïs. C’est une période qui a existé et qui n’existe plus. Moi je donne des ceintures parce que sinon, peu de gens viendraient. Mais ils ne sont pas meilleurs à cause d’une ceinture. Je suis du 6e degré, mais ça ne veut pas dire que je suis meilleur, j’ai seulement plus de connaissances, car j’en fais depuis 49 ans», exprime-t-il.
Hormis les arts martiaux, Louis-Paul Savoie reste occupé en s’impliquant auprès du conseil municipal du village et en se dévouant à la peinture. Situé dans sa demeure, il détient depuis 1986 sa propre galerie nommée «La Galerie d’art Sous mon toit».
«Il y a une liberté dans tous les arts. Si c’est un art, on ne devrait pas être restreint ni parler d’un style. On m’appelle un peintre animalier et on me dit que ce n’est pas de l’art. Pourquoi ce n’est pas de l’art? Tout dépend du regard. Dans les arts martiaux, la liberté c’est au niveau du mouvement. Lorsqu’on est obligé de faire exactement comme l’autre, ce n’est plus de l’art, mais de l’imitation», affirme-t-il.
Toutefois, ce n’est pas son franc-parler qui le démarque le plus. La plus grande qualité qu’on remarque chez cet homme reste sa modestie et son humilité.
«J’ai fait une carrière militaire, j’ai fait partie des Casques bleus, j’enseigne la peinture et là, je travaille au conseil municipal. J’ai élevé une famille de deux enfants comme tout le monde, mais je n’ai rien fait d’extraordinaire.